Rania Stephan est à la tête d’une librairie libanaise portant son nom et qui existe depuis 1956. Elle est active, également, dans les domaines de l’édition et de la diffusion avec pour objectif de rendre accessible la francophonie. C’est à elle qu’a été confiée, en 2023, l’organisation de la présence française à la Foire du livre à Riyad. Ce projet porté par l’Ambassade de France en Arabie saoudite a permis la mise en place, pour la première fois, d’un pavillon français de 500m2 qui a permis d’exposer 20 mille ouvrages d’éditeurs français.
Quelles actions opérez-vous pour la promotion et la diffusion de la lecture sur le maché saoudien et ailleurs ? Comment exercez-vous ce rôle dont vous vous retrouvez investie ?
Il se trouve que la francophonie me tient à cœur et au fil de mon parcours et de mes rencontres émergent des idées pour aller la développer là où je trouve qu’il y a un terrain à explorer. Je ne le fais bien évidemment pas seule, puisqu’il y a l’équipe qui m’entoure qui me signale les opportunités et, à partir de là, je cherche à créer des partenariats avec les différents acteurs pour monter des projets.
Mon parcours m’a amenée à développer des amitiés dans différents secteurs en rapport avec l’édition en langue française. Nous sommes présents dans plusieurs pays du Moyen Orient qui ont chacun des besoins spécifiques et nous travaillons donc différemment dans chaque pays. En ce qui concerne l’Arabie saoudite, l’idée est venue du fait de la quasi-absence d’une offre de livres en langue française dans le pays. Le salon du livre de Riyad auquel participent plus de 1300 éditeurs a été l’occasion de commencer à développer cette présence. Le ministère de la Culture en Arabie saoudite a été d’un grand soutien dans cette initiative et l’ambassade de France et l’alliance française à Riyad ont tout de suite adhéré au projet. Le partenariat a été très efficace, pour la première édition du pavillon français.
Quel constat faites-vous au niveau du marché du livre en Orient et en Arabie saoudite, en particulier ?
Il y a un intérêt certain pour le développement de l’enseignement des langues au niveau du marché du livre en Orient et la commission chargée du livre au ministère de la culture en Arabie saoudite, par exemple, est très active. La langue française présente un attrait et se démarque des autres langues que les Saoudiens souhaitent apprendre
La tenue du premier pavillon français et son succès ont mis en valeur le fait qu’il est nécessaire de continuer dans la voie du développement de plusieurs actions culturelles soutenant la francophonie et le développement de partenariats dans la traduction et l’édition.
Il s’agit de développer la présence du livre français parce qu’on sent bien que la demande existe. La langue française intéresse et fait rêver le public saoudien qui est très attiré par les auteurs de référence français que ce soit Hugo, Camus ou Sartre. Il y a un début de développement et surtout un vif souhait de la part du ministère de la Culture de développer les échanges, pour soutenir l’édition de livres et l’échange de droits.
En matière d’édition, quels seraient vos objectifs ? Y en a-t-il un qui fait figure de challenge qui vous tient à cœur ?
Le premier objectif est d’assurer la présence de la langue française dans le plus de pays possible, là où il y a un potentiel. Pour ceci il faut s’adapter aux besoins de chacun des pays que ce soit en adaptant des méthodes de français langue étrangère, en proposant des animations culturelles, en facilitant l’accès du livre en langue française et en travaillant à présenter la langue mais aussi la culture française comme accessibles et offrant des débouchés et des ouvertures.