Les événements culturels sont une occasion de découvrir des talents, mais aussi une occasion de révéler d’autres prouesses artistiques. C’est le cas de ces trois affiches de festivités se déroulant en Égypte, au Liban et en Tunisie et qui mettent en exergue les capacités créatives de jeunes artistes peintres, dessinateurs ou graphistes.

LES BOBINES D’ALEXANDRIE

L’affiche des Bobines alexandrines a été réalisée par Mohamed Gohar, architecte, artiste et chercheur. Ce jeune Égyptien porte un intérêt particulier aux origines historiques de l’urbanisme et de l’architecture. Dans cette réalisation, on retrouve un camaïeu de couleurs interprétant une scène nocturne dans un décor d’Alexandrie. Les éléments d’architecture représentés et les détails dessinés (le tramway, la charrette, l’éclairage…) participent à créer une ambiance particulière rappelant la convivialité des rues de cette ville balnéaire (on y voit les voiles et l’ondulation des vagues, au loin).

Se dégagent de cette affiche, des interférences littéraires qui renvoient à l’univers romanesque de Naguib Mahfouz, père du roman arabe. L’allusion aux arts est également présente via l’inscription « Darouich » au-dessus de l’entrée d’un établissement (en référence à l’œuvre du musicien du même nom). Ombres et lumières s’associent dans cette affiche oeuvre d’art, pour scénographier la belle époque, celle qui a vu naître, en Égypte, les mouvements artistiques les plus fertiles et qui continue, vraisemblablement, d’inspirer.

Les Bobines alexandrines est un festival de cinéma francophone pour la jeunesse.

À son programme, des projections, des débats et des master classes. Organisé par l’association B’Sarya, avec le soutien de l’Université Senghor et du Lycée français d’Alexandrie, le festival s’est tenu dans sa deuxième édition à l’Institut français d’Alexandrie du 15 au 17 octobre.

BEYROUTH LIVRES

L’affiche de Beyrouth Livres a été réalisée par Charles Berberian, dessinateur et scénariste de bande dessinée d’origine arménienne. Celui-ci est né à Bagdad et a grandi au Liban, avant d’entamer des études d’art en France.

Connu pour ses lignes élégantes et son ton ironique, Berberian a réalisé, pour cet événement livresque, une affiche où l’on retrouve le paysage urbain de la capitale libanaise, ses routes embouteillées, ses bâtisses en hauteur, ses falaises et sa côte jalonnées d’arbres… Dans ce dessin au fond sombre, la clarté émane de lecteurs aux diverses allures prenant des postures différentes, s’adonnant à la lecture, seuls, en duo ou en groupe. À l’ombre de cet arbre de lumière peuplé de lecteurs en tous genres se trouvent différentes personnes attablées savourant des moments de lecture ou d’écoute.

Cette affiche met à l’honneur la foisonnante ville de Beyrouth et l’état d’esprit qui y règne.
On y lit une forme de bien-être, de joie de vivre et une sorte de dolce vita à l’orientale.
Tel un Fellini racontant l’Italie de son enfance, Berberian dresse du Liban une vision à la fois réaliste et fantaisiste. Beyrouth Livres est un festival littéraire francophone et international organisé par l’Institut français du Liban et qui a eu lieu du 19 au 30 octobre 2022. Y sont organisés des expositions, des lectures, des débats, des spectacles et des concerts. Son programme se déploie aussi sur quarante lieux et institutions culturelles où la littérature est à la rencontre d’autres formes d’art.

JOURNÉES CINÉMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE

Les Journées cinématographiques de Carthage ont dévoilé l’affiche de la 33e édition de cet événement attendu par les passionnés et les professionnels du septième art. On y trouve une figure féminine à l’allure glorieuse et gracieuse.

Les auteurs de l’affiche présentent leur travail comme un clin d’oeil au film de Ousmane Sembène La Noire de…, qui avait obtenu le Tanit d’or lors de la première édition des JCC en 1966. La femme représentée est donc l’actrice sénégalaise, héroïne dudit film, Mbissine Thérèse Diop.

L’affiche a été réalisée grâce à la technique innovante du painting digital. On y lit la volonté du festival de rappeler l’ancrage multiculturel de ses valeurs, son enracinement africain et son déploiement méditerranéen. La calligraphie arabe utilisée au niveau de la robe de la femme représ entée et de sa coiffe marque également l’orientation de cet événement ouvert aux cinémas de tous bords. Un arrièrefond lumineux et un envol d’d’oiseaux viennent doter cette fresque d’une notre hautement symbolique. Cette illustration est l’oeuvre du jeune Tunisien Bader Klidi, en collaboration avec l’agence de communication Box. Elle incarne les thématiques universelles d’optimisme et de liberté.

Les Journées cinématographiques de Carthage se tiennent tous les ans dans la capitale tunisienne. Leur objectif est la mise en valeur des cinémas d’Afrique subsaharienne et des pays arabes. Les manifestations lors et autour de ce festival sont une occasion de créer des ponts entre les professionnels du cinéma du Nord et du Sud et entre leurs productions et le public tunisien et international.

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