Mariem Azizi est une universitaire tunisienne aux talents pluriels. Chroniqueuse radio, elle a exploré la richesse des langues au quotidien. Interprète, compositrice, instrumentiste et auteure, elle a fait partie des artistes sélectionnés par le Festival de la chanson tunisienne pour représenter la musique alternative. Portrait.

Elle est un talent polyvalent dont l’art gravite autour des mots. Docteure en Sciences du langage, Mariem Azizi est enseignante-chercheuse en langue, littérature et civilisation françaises. Maîtrisant à la fois le Français, l’Arabe, l’Anglais, l’Italien, l’Hébreu, le Latin et le Grec, Mariem a également assuré des missions de traduction avant de partager, autrement, son savoir-faire avec le public. En effet, la passionnée des langues présente quotidiennement des chroniques radiophoniques dans lesquelles elle étudie les étymologies des mots et en décortique les usages, d’une manière légère mais savamment étayée. Faisant réfléchir ses auditeurs sur la richesse des langues, Mariem révèle, à chaque épisode, les trésors que recèlent les dialectes, et met en évidence des synergies culturelles et linguistiques insoupçonnées.

Ses capacités d’analyse et son esprit critique, cette passionnée les met aussi au service d’un autre art : le cinéma. Journaliste culturelle, critique cinématographique, assistante de production, elle a pu, des années durant et tout au long de ses nombreuses missions en lien avec la production de films et de documentaires, gagner en expertise et s’imposer en toute légitimité.

Son approche des arts ne se limitant pas à la théorie de la critique et de l’analyse, Mariem Azizi est une musicienne accomplie. Luthiste reconnue, elle a occupé le haut de l’affiche et a été l’instrumentiste vedette de nombreux événements d’envergure internationale. Sa présence sur la scène musicale est le fruit d’un travail de recherche dans le fonds historique du rythme, entre origines andalouses et poésies aux consonances soufistes.

Epousant par la voix les rythmes qu’elle revisite, Mariem appose les mots sur des bases musicales qu’elle réinvente sur son luth, repense l’interculturalité et parcourt les patrimoines culturels communs. Elle a créé de nombreux spectacles musicaux : performances personnelles pensées comme des hommages aux métissages artistiques et aux richesses communes que sublime la créativité contemporaine. Elle a, notamment, redonné vie au Ladino, une langue judéo-espagnole en voie d’extinction qui a voyagé avec les Séfarades et a réexploré le genre musical commun que ces mouvements ont institué.

Son actualité récente s’annonce comme une récompense pour son univers créatif multiple. Sa chanson « Le cœur pur » a été sélectionnée par le Festival de la Chanson tunisienne, confirmant ainsi ses talents d’interprète, de compositrice et d’auteure. Même si elle n’a pas gagné de prix, sa présence sur une scène peu habituée à la musique alternative sonne comme une belle reconnaissance pour son art.

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