Marianne Catzaras est une artiste polyvalente laissant s’exprimer à travers son expression poétique et picturale son appartenance et son enracinement. Dans ses œuvres transparaissent en clair-obscur deux rivages : la Tunisie où elle est née et la Grèce où est née sa mère.
Ces terres différentes, voisines de culture, jumelles insulaires sont pour cette native de Djerba les deux ports d’attaches affectives. Elles fonctionnent comme des muses questionnant les origines jusqu’à en faire jaillir des rimes, remuant les souvenirs jusqu’à en produire de l’art visuel.
Les vers
Marianne Catzaras a obtenu le titre de chevalier des Arts et des Lettres en 2011. En plus d’enseigner la langue française à l’institut français de Tunisie, elle a fait de la langue française sa langue de création. Ses textes poétiques ont été traduits dans plusieurs langues ((grec, italien, arabe) et elle a, à son tour, assuré la traduction de plusieurs poèmes grecs contemporains.
Son dernier recueil s’intitule « J’ai fermé mes maisons » et est édité aux Editions Bruno Doucey. Y cohabitent ses deux pays, non pas nommément, mais à travers deux paradigmes référentiels guidant l’imagination du lecteur vers la Tunisie et vers la Grèce. A travers 30 poèmes miroirs de ses états d’âme, apparait la dualité qui l’habite et l’affect la liant aux personnes, à la nature, aux inconnus qui peuplent ses deux univers originels.
Dans ce recueil présenté comme étant « le livre de celles et ceux qui ont pris la route pour boussole », cohabitent les deux univers créatifs de Catzaras : les mots et les images qui les illustrent. Huit photos de la poète et artiste, au total, rythment, en noir et blanc, l’agencement du recueil et ancrent les idées abordées dans leur espace photographié certes, mais presqu’onirique.
Les photos
Marianne Catzaras puise son art dans son « empathie pour les déracinés de la terre ». Elle creuse la question des origines, transcendant les regards et traduisant les souffrances que l’on peut y lire. Dans ses clichés l’on peut voir le poids de l’ancrage à la terre, à la mer, aux racines… Ses modèles sont des moments de vie capturés dans la spontanéité des sentiments qui se dévoilent.
Dans le flou maîtrisé ou en clair-obscur, l’objectif de Marianne Catzaras immortalise l’éphémère et donne une dimension humaine large aux rencontres anecdotiques. Ses choix, comme elle l’explique, sont dictés par sa recherche d’images en corrélation avec les émotions que suscite l’écriture. Son intérêt se porte sur les minorités, sur l’intégration et l’exclusion de l’altérité.
Les œuvres de Marinne Catzaras ont été exposées en Tunisie, en France, en Italie, au Maroc, en Arabie Saoudite, en Allemagne, en Egypte, en Grèce, aux Etats-Unis… Son art imite l’universel au-delà des langues et offre au regard du public international des scènes chargées d’humanisme.