Si ce message te parvient c’est qu’ils n’avaient pas tout faux ceux qui disaient que les grands ne meurent pas
6 avril 2000, on enterrait Bourguiba. 6 avril 2016, on enterre Sghaier Ouled Ahmed. Si ce message te parvient c’est qu’ils n’avaient pas tout faux ceux qui disaient que les grands ne meurent pas, que les artistes ne meurent jamais, que les poètes étaient immortels. Moi, cette femme et demie que tu as vantée, moi cette Tunisienne que tu as chantée, moi ce vers exceptionnel que tu as composé, te charge, en ce jour triste, pour nous, délivrant, pour toi, de transmettre ce message à un autre grand qui, le même jour que toi, avait repris racine dans cette terre de Tunisie. Sghaïer,... [Lire la suite]
Zeyneb Farhat, une vie de passionnée
Sirotant un thé vert à la menthe, écoutant la cantatrice libanaise Tania Salah et s’extasiant sur le texte de Mahmoud Derouich, Zeyneb Farhat, femme de théâtre et militante tunisienne, s’attable très souvent dans le hall de son espace, Elteatro, et observe la vie qui l’anime. Celle qui dit être venue au théâtre par le hasard du parcours se voyait interprète dans sa jeunesse. Elle rêvait de voyages, de cultures différentes et de découverte de l’Autre. C’est pourtant vers une carrière journalistique que sera orientée, momentanément, la jeune rêveuse. Du prestigieux lycée... [Lire la suite]
En photo- Meurt-on pour sa patrie, un jour?
Douze sécuritaires sont morts dans l’attaque terroriste de Ben Guerdane. Douze noms que la Tunisie ancrera dans son Histoire, comme y ont été ancrés, avant eux, des milliers d’autres. Des noms que la patrie garde, en sa mémoire collective, comme un ensemble, une entité globale, nommée sacrifice. La patrie se construit, nourrit ses valeurs, confirme sa valeur, de cette notion faite de noms, de larmes et de sang. En ces temps difficiles, le don de soi devient une valeur commune, faisant oublier à tout un chacun qu’il est un et ancrant, en lui, la conviction qu’il est partie d’un... [Lire la suite]
Ben Guerdane- Trois buzz et 36 terroristes tués
Le 7 mars 2016, la Tunisie a vécu au rythme d’une attaque terroriste ayant visé Ben Guerdane. 36 terroristes tués, sept arrêtés et 18 martyrs entre civils et sécuritaires. Tout au long de la journée, ce qui était, au départ, perçu comme un attentat « ordinaire », s’est avéré être « un acte sans précédent », comme l’a désigné le président de la République Béji Caïd Essebsi. Le bilan s’est, en effet, révélé être lourd en pertes humaines, vers la fin de la journée. Un couvre-feu a été décrété à Ben Guerdane et d’autres décisions ont suivi. Auront... [Lire la suite]
Le cinéma en zone aride
Une salle de cinéma très particulière pour une projection qui l’est tout autant ! Les habitants de la zone rurale de Ghardeya (Beni Khiar) ont pu profiter d’un cinéma de proximité venant à eux, dans leur univers et malgré l’absence d’infrastructures adéquates. Elèves, parents, jeunes et moins jeunes ont assisté à la projection sous serre. Les pieds dans la terre et les yeux rivés sur un écran de fortune, ils sont des dizaines à avoir vécu cette parenthèse culturelle dans une zone qui en connaît l’aridité au quotidien. De l’éphémère qui fait surgir, d’un cadre... [Lire la suite]
Belaïd, cet assassinat qui nous tue encore
6 février d’un certain hiver tunisien. Chokri Belaïd meurt en bas de chez lui, tué par des balles dont l’origine demeure inconnue. Le leader de gauche ne se gênait pas de dire ce qui gênait, il n’hésitait pas à citer l’islamisme politique comme la source des maux tunisiens, il n’avait pas peur de citer les noms des leaders les plus extrémistes et de les désigner comme les manipulateurs d’une Tunisie qui se radicalise. Il n’a pas eu peur de dire que des volontés étrangères à la Tunisie constituaient les marionnettistes d’un pays qui peinait à trouver la voie,... [Lire la suite]
Tunisie- Génération chômage
Ils sont nombreux à relater un quotidien difficile, à raconter, à des citadins atterrés devant leurs écrans, leurs journées de désuétude, à dessiner, en noir et blanc, l’image de dizaines d’heures écoulées dans la langueur, dans des cafés bondés du matin au soir, autour d’une boisson qu’ils divisent par six et d’un paquet de cigarettes à partager. Les jeunes de Kasserine, de Thala, de Feriana et de tant d’autres villes enfouies dans les tréfonds tunisiens de la négligence et de l’injustice. Samedi 16 janvier, Ridha Yahiaoui proteste contre le retrait de son... [Lire la suite]
Interview- Inès Oueslati: Aucun gouvernement n’a les moyens de faire face à la crise
Les Tunisiens sortent de nouveau dans la rue 5 ans après la révolution. Qu’est-ce qui ne va pas ? Cela fait cinq ans, en effet, que le Tunisien sait qu’il évolue dans le provisoire. Cinq ans de transition, trois présidents de la République, 5 chefs de gouvernement, des ministres par dizaines et autant de promesses électorales non tenues. Les lendemains meilleurs que les politiciens n’ont cessé de faire miroiter ont fini par ne plus séduire, voire par exaspérer. Les Tunisiens, que la crise économique a éprouvés, ont atteint leur seuil de patience, comme les politiciens les plus... [Lire la suite]
Les bras cassés et les laissés-pour-compte
Le suicide d’un jeune chômeur de Kasserine a alimenté, depuis le 16 janvier 2016, la grogne populaire et ravivé ce qui restait de dignité, dans un pays où les valeurs au nom desquelles le peuple s’est soulevé sont devenues de vains slogans politiques. Parce que son nom a été ôté d’une liste pouvant le faire parvenir à un poste dans le secteur public, Ridha Yahiaoui a été électrocuté, alors qu’il tentait de se suicider, en pleine rue, dans sa ville qui, depuis 5 ans, n’a connu que les promesses non tenus et n’a vu défiler que la figuration politique. Depuis, sa région... [Lire la suite]
Tunisie- Révolution, 5 ans, oui mais…
Révolution, cinq ans après, l’euphorie immédiate à ce qui a changé la Tunisie politiquement et socialement est passée. Eteinte à force de désenchantements, on la rallume, lors de cérémonies et de marches, le 14 janvier de chaque année. Récupérée politiquement, la date du soubresaut tunisien qui continue de secouer le pays se célèbre certes, mais sur un mode sceptique. Qu’a-t-on changé ? Vers où allons-nous ? Révolution, oui, mais… – Enfin une démocratie ! Nous avons un président élu, des députés qui nous représentent. Nous avons une Constitution... [Lire la suite]