matin du mercredi 6 février 2013, la Tunisie s’est réveillée sur l’annonce de l’assassinat de Chokri Belaïd, leader du Front populaire. Quatre balles tirées sur le grand militant ont endeuillé mon peuple. Les coupables sont encore inconnus, mais tout le monde accuse le parti islamiste au pouvoir.

 Un grand homme est mort pour sa patrie. En Tunisie, ce pays où l’on s’est soumis plus de 20 ans à la dictature, on découvre désormais ce qu’est le sacrifice de soi pour des valeurs, ce qu’est le don de soi pour une patrie, ce qu’est le fait de mourir en martyr…

On découvre tout cela, mais on se découvre, par ailleurs. On découvre qu’un Tunisien est capable de tuer son compatriote, on découvre que l’endoctrinement tue, que le pouvoir tue. Triste découverte !

Un homme est mort et son seul tort aura été sa parole libre. Un grand homme est mort et j’ai honte. J’ai honte parce que cet homme est mort pour des valeurs qui me représentent. J’ai honte parce qu’il est mort pour un pays qui est aussi le mien. J’ai honte parce qu’il est mort pour un avenir qui sera le mien et celui de mes enfants.

Ce 6 février, le jasmin s’est mêlé de sang

Il ne suffit plus de condamner l’acte ou d’attraper les criminels qui ont abattu à travers Chokri Belaid un symbole, mais il faut abattre un système. La conjoncture implique une prise de décision, mais la décision est venue tard, trop tard. Seule annonce du gouvernement : un remaniement ministériel.

Au lendemain de ce 6 février, la Tunisie est triste. Les charognards ont achevé son rêve et celui de ses enfants.

Au lendemain de ce 6 février, le jasmin s’est mêlé de sang.

Chokri Baïd vous manquerez à votre pays.

Camarade de valeurs, proie des vautours,

Camarade de combat, frère de sang,

Parti pour ta patrie et par son amour,

Tu illumineras sa terre, toi qui en es l’enfant.