Dans quelques jours, les Français voteront Le Pen ou Macron. Ils auront à glisser dans l’urne un bulletin, à faire en sorte que celui-ci ne soit pas blanc et à faire un choix. Mais y a t-il désormais choix pour les électeurs? Les choix politiques se font de plus en plus par dépit et très souvent quand élections il y a, nous sommes devant l’embarras du non-choix.

Malgré un passage, sans grande difficulté, au second tour, Macron n’arrive pas tout à fait à convaincre. Son avant second tour a été décevant du point de vue de la communication. En marche vers le jour J, le candidat de lui-même qui ne fait pas l’unanimité a le soutien des médias et d’une grande frange d’une population se déclarant hostile aux idées d’extrême droite.

Macron en devient l’anti-candidat au lieu d’être le candidat, son projet politique ne plait pas forcément mais s’entend en comparaison avec l’alternative qui s’offre face à lui. Sans parti, sans grand ancrage idéologique, il devient le candidat de ceux qui ne voudraient pas voir la France sombrer dans le camp FN.

Et il se banalise ce camp des extrémistes nationalistes. La haine affichée des médias et le dénigrement subi depuis des années, n’y ont rien pu. La présence au second tour de la deuxième génération des Le Pen est une victoire en soi pour l’extrême droite française. Changement de discours et changement de contexte, des conjonctures qui ont donné à la candidate FN les raisons de son argumentaire. Crise, terrorisme, intégrisme, les malheurs des-uns ont fait les arguments des autres.

Les idées honteuses par le passé réduisant la France aux Français ont en été banalisées. Le vote FN le devient aussi.

Face à la décrispation de ce qui pouvait être perçu comme vote non assumé, le danger devient tangible pour les indécis et pour ceux votant par dépit. Tel a été le cas d’une scène politique américaine où a triomphé, après tumulte et moult polémiques, un Donad Trump aux attitudes et aux idées contestées.

Il est clair qu’en cette période de crise internationale, élire le changement devient la première priorité de ceux que le jeu politique n’a pas encore blasés. Ceux croyant encore en un possible enjeu pouvant changer leur quotidien aspirent à découvrir d’autres voies, en attente de solutions autres que celles de droite et de gauche, celles consommées déjà. Quitte à aller vers les voies les moins sures, l’électeur est prêt à tout pour générer du changement.

La dirigeante FN à la mue juste apparente pourra-telle convaincre suffisamment en dehors du camp de ceux déjà conquis? Macron se distanciant de la gauche comme de la droite est la voie nouvelle qui s’offre aux électeurs. Son âge, son discours, sa virginité partisane, sa situation familiale, tout son projet est en rupture avec le classicisme politique. S’offre aux sceptiques comme une fatalité électorale: l’embarras du non-choix. Ceux-là sont dans ce jeu à plaindre (mais encore à conquérir). Leur vote sera celui d’une conscience patriotique cherchant à éviter que l’inconscience des-uns n’emporte la France ailleurs que vers ses valeurs originelles.

« Choix et conscience sont une seule et même chose » écrivait Jean-Paul Sartre, une réflexion qui se vérifiera au suffrage universel.

 

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