L’horreur a encore frappé, hier, vendredi 13 novembre 2015. Plusieurs fusillades quasi simultanées, dans les 10 et 11 ème arrondissements de Paris. Des explosions aux abords d’un stade de France occupé par 70 000 spectateurs au moins. Une prise d’otage sanglante au Bataclan où se tenait un concert de rock. 128 victimes au total et des dizaines de blessés. Un plan de contre-attaque a été mis en place par une cellule de crise présidée par François Hollande et des dispositifs nombreux seront mis en place dès aujourd’hui en France pour combattre les fous de Dieu.

 

L’obscurantisme a frappé la ville des Lumières, en pleine soirée, dans des rues animées et a ciblé des citoyens. Dernier acte similaire en date à Paris, l’attaque de Charlie Hebdo. Toutefois, l’attaque d’hier a démontré que les terroristes ont voulu frapper une cible autre et sont passés des victimes symboliques donc peu nombreuses à un plan plus large et plus meurtrier. L’impie qu’on tue n’était donc plus celui qu’on perçoit comme ennemi de l’Islam pour son art ou ses prises de position mais tout citoyen que le hasard a placé sur le lieu de l’attaque, en ce triste soir.

 

Dans une interview accordée à Paris Match en septembre 2015, Marc Trévidic, ancien dirigeant du Pôle judiciaire anti-terroriste, déclarait que la France est «  devenue l’ennemi  numéro un de l’Etat Islamique. ». Ce qui fait d’elle « la cible principale d’une armée de terroristes aux moyens illimités ». La France est, en effet, en guerre contre Daech, aussi bien en Syrie qu’en Irak. Une guerre qui l’oppose à près de 30 000 combattants au total. Une guerre asymétrique car l’ennemi n’est pas toujours visible et repérable. Une poignée d’individus pouvant ainsi tuer des centaines de personnes, comme cela a été le cas hier. Quand un pays est donc dans la ligne de mire d’un système, cela crée un déséquilibre dans la force d’action et dans la capacité d’anticipation. Et dans cette configuration, même la contre-attaque n’est pas possible.

 

Les terroristes ont lancé, hier, un message fort à l’adresse de la France. Ils ont frappé dans le même quartier que celui où a eu lieu, il y a quelques mois à peine, l’attaque de Charlie Hebdo. Le but étant probablement de démontrer que malgré les mesures prises depuis, ils ont pu réitérer leurs frappes. Le même arrondissement a été pour la seconde fois, le théâtre d’actes meurtriers qui ont secoué le monde entier. Plusieurs attaques de surcroît, comme pour dire « On peut encore frapper et on peut frapper plus fort ! ». Les terroristes ont même visé un endroit assez proche de celui où se trouvait le président de la République, en l’occurrence aux abords du Stade de France.

 

L’Etat Islamique a démontré hier en attaquant en France et en faisant une centaine de morts qu’il n’est ni un phénomène réduit à un pays, ni à une région. Il s’agit d’un fléau international qui a puisé sa puissance mondiale, dans son étendue virtuelle et via des moyens de communication sophistiqués. Son déracinement sera long et sanglant. Il ne pourra être que le résultat d’un effort international et d’une réelle volonté de tous. Les victimes du terrorisme ont été nombreuses hier. Du jeune berger tunisien de 16 ans décapité pendant qu’il amenait ses bêtes au pâturage au jeune parisien assistant à un concert de rock au Bataclan. Les deux ont été achevés par une force abjecte ayant la terreur comme finalité et comme moyen. Paix aux âmes de ceux qui continuent à nourrir nos terres de leur sang. De nos hymnes nationaux, ils seront désormais les emblèmes.